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ANALYSES LEXICOMETRIQUES
29 septembre 2019

Dr. Martin MOMHA - LES REPRÉSENTATIONS MÉDIATIQUES DES ETRANGERS DANS LA PRESSE SUISSE ROMANDE

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LES REPRÉSENTATIONS MÉDIATIQUES DES CLANDESTINS, DES FRONTALIERS, DES RÉFUGIÉS ET DES ROMS DANS LA PRESSE SUISSE ROMANDE DE 2001 À 2015.

 

 

Dr. Martin MOMHA, 

Chercheur en sciences en sciences humaines

Et en philologie numérique

 

 

RÉSUMÉ

Ce projet est une archéologie documentaire dont le but est de décrire les formes de représentation et les modes d’incarnation identitaire de quatre communautés de migrants en Suisse : les frontaliers/européens, les requérants d'asile/refugiés, les clandestins/sans papiers et les roms/gitans. La période d’étude concernée s’étend de 2001 à 2014. Le corpus à analyser est évalué à 72000 articles de journaux en version numérique paraissant dans la Suisse francophone. L’exploration, le dépouillement et l’extraction d’informations se réalisent systématiquement avec le concours de trois logiciels d’analyse des données textuelles : hyperbase, sphinx, iramutech.  L’approche est quantitative et qualitative ; elle s’appuie sur des pratiques d’analyse des dynamiques discursives en sciences humaines et sociales. L’objectif scientifique de cette entreprise est la construction archétypale des identités communautaires de migrants à travers un traitement ethnologique et logométrique des formations discursives médiatisées.

 

MOTS-CLÉS

Migrants – migrations – populations – étrangers - frontaliers – réfugiés – asile – clandestins – sans-papiers – roms – gitans – médias - presse – suisse, romandie  – représentations – identité – communauté – groupes – ethnies.

 

DISCIPLINES

Archéologie documentaire - philologie numérique - Analyse informatisée des discours médiatisés  

 

1. CONTEXTE

Le projet que nous proposons est l’approfondissement de deux études que nous avons coordonnées dans le cadre des activités du Bureau d’Analyse du Discours sur les Etrangers en Suisse (BADES : 2009, 2012).  La première étude nous a permis d’élaborer une taxinomie des migrants en Suisse selon leurs origines ethno-régionales et d’analyser en termes d’occurrences et de fréquences leur popularité dans la presse suisse romande (Momha, BADES, 2009). En observant la cartographie des cultures et des civilisations du monde contemporain, nous avons pu cataloguer les migrants qui vivent sur le territoire helvétique en neufs groupes[1] : Frontaliers, Soviets, Blacks, Arabes, Asiatique, Latino, Austral, América, Confédérés.. En référence aux dispositions de la loi sur l’asile et sur le séjour des étrangers en Suisse, ces neufs groupes se classent en deux paliers : les « étrangers expulsables » et les « étrangers non expulsables ». Nos analyses ont révélé que la concentration de l’information sur des groupes d’étrangers dans la confédération helvétique dépendait de la conjoncture nationale (récession économique, votations populaires, mouvements sociaux, etc.) et des fluctuations de l’actualité internationale (génocides, guerres civiles, catastrophes naturelles, etc.) relative aux pays d’origine des migrants, avec un pic sur trois communautés ethniques : les Blacks, les Arabes et les originaires des Balkans. Dans la deuxième étude, il était question d’explorer les archives numériques de la presse Suisse romande en vue d’identifier les thématiques redondantes et de classer par ordre de fréquence les catégories statutaires d’étrangers dont on parle le plus dans les médias helvétiques. Cette étude réalisée sur un corpus[2] composé de 6 quotidiens[3] romands a relevé que cinq thématiques majeures sont fréquemment associées aux migrants : politique, économie, humanitaire, sécurité, société. Chaque thématique centrale peut se subdiviser en sous-thèmes. Par ailleurs, les catégories de migrants les plus évoquées dans la presse romande sont : Réfugiés/asile (635 occ), Frontaliers (418 occ), Clandestins (236 occ), Roms (149 occ). Le graphique suivant illustre bien cette répartition.

 

Partant de ces données, nous avons pris l’initiative d’élargir considérablement notre corpus et notre étude en explorant 24 titres de journaux sur une période préférentielle de 15 ans, dans le but de cerner l’évolution chronologique, éditoriale et contextuelle de la mise en actualité de ces quatre groupes définis dans les médias écrits de la Suisse romande.

 

2. DESCRIPTION SIGNALÉTIQUE DES CATÉGORIES

2.1. Les roms

Autrement dénommés Gitans, Tsiganes, Tchiganes, Manouches,  Romanichels, Bohémiens, etc.,  les Roms sont une minorité ethnique estimée à 10 millions de personnes vivant en Europe. Cette «minorité visible» originaire principalement de la Roumanie et de la Bulgarie, a commencé à circuler partout en Europe avec l’entrée en vigueur des accords de libre circulation de la Communauté Européenne en janvier 2007. Beaucoup d’entre eux vivent en communautés marginales, selon les modes de vie nomades, en voyageant en roulottes ou en caravanes. Voilà pourquoi on les appelle aussi « hommes de voyage ». En Suisse comme partout en Europe, l’actualité des roms porte sur quelques thématiques constantes : démantèlements et évacuations des camps, expulsions forcées ou reconduites à la frontière, chômage et misère, racisme et discrimination, promiscuité et précarité,  conditions sanitaires catastrophiques, réseaux mafieux, délinquance (trafics de métaux, cambriolages, mendicité agressive, pick-pockets ...).

 

2.2. Les frontaliers

D’après les accords bilatéraux passés entre la Suisse et l'Union Européenne, un « frontalier » est une personne qui réside dans un état de l'Union Européenne et qui travaille en Suisse. On reconnait un travailleur frontalier par la détention d’un permis « G ». D’après l’Office Fédéral de la Statistique, au 3ème trimestre 2013, on dénombre 277'352 frontaliers en activité en Suisse, soit 178’412 hommes et 98’945 femmes.  Ces ressortissants de la communauté européenne qui exercent une activité professionnelle en Suisse proviennent de la France (145’393), de l’Allemagne (56’921), de l’Italie (65’658), de l’Autriche (8'119) et des autres pays (1’265). De 2001 à 2013, le nombre de frontaliers a explosé. Ces facteurs sont dus à l’attractivité salariale de la Suisse et au taux d’échange euro/franc favorable. Bien qu’ils contribuent à l’économie des Cantons et de la Confédération, les travailleurs frontaliers font souvent l'objet de représentations négatives, surtout au sein des partis politiques de l’Extrême Droite. À Genève, le MCG (Mouvement Citoyen Genevois) fait campagne contre les frontaliers en utilisant les problèmes de chômage comme conséquence du flux de frontaliers. C'est pourquoi l'image du frontalier est souvent ravalée à celle d’un « mercenaire » qui vient « chercher les hauts salaires genevois, sans subir le coût de la vie à Genève. » Ainsi, les thématiques qui sont le plus souvent associées aux frontaliers dans la presse suisse sont : le chômage des résidents, le dumping salarial, la fiscalité et les assurances sociales, les embouteillages constants, etc.

 

 

 

 

2.3. Les requérants d’asile

Les requérants d’asile sont des personnes menacées ou persécutées dans leurs pays d’origine à cause de leurs opinions politiques, de leurs obédiences religieuses, de leurs appartenances ethniques, raciales ou linguistiques, de leurs orientations sexuelles, etc. et qui cherchent dans un pays d’accueil un refuge. Compte tenu de sa tradition humanitaire[4], la Suisse a toujours accueilli sur son territoire des vagues de réfugiés victimes des guerres, des discriminations, des oppressions, des catastrophes naturelles, des atrocités et de la barbarie humaine. En 2012, 44'300 personnes ont déposé une demande d’asile en Suisse. D’après l’Office Fédéral de la Statistique, ces requérants sont originaires de la Serbie (2.7), de la Somalie (4.3), du Sri Lanka (3.5), de l’Erythrée (5.8) de l’Afghanistan (3.7), de l’Irak (2.8), de la Syrie (2.5), de la Chine (2.3), de la Turquie (1.5) et de l’Angola (1.2). ). Le graphique suivant présente une évolution des demandes d’asile entre 1995 et 2012.

 

Le requérant d’asile en Suisse jouit d’un statut de semi-légitimité, en attendant que lui soit accordé le statut de réfugié, en application à la loi sur l’asile dont la 10ème révision est en cours. Selon la Statistique Policière de la Criminalité (SPC), en 2012, 13% des requérant∙e∙s d’asile ont été inculpées d’un délit (5875 personnes sur un total de 44'863 requérant∙e∙s d’asile). Ces données impliquent logiquement que les thématiques associées aux requérants d’asile soient d’ordres sécuritaires (en priorité), humanitaires, et sociétaux, car il s’agit entre autres de définir les modalités d’intégration de ces personnes dans la société d’accueil. Cependant, la frénésie législative qui entoure la loi sur l’asile place constamment cette question au cœur du débat politique.

 

2.4. Les clandestins

Les clandestins sont des immigrants en situation irrégulière en Suisse ou dans n’importe quel autre pays. On les appelle communément les « sans-papiers ». Se retrouvent dans cette catégorie de « séjour illégal » des étrangers  ne possédant pas les documents de légitimité, les personnes dont la validité des documents est expirée,  les personnes n'ayant pas obtenu le renouvellement de leur titre de séjour, sous le coup d'une interdiction de territoire, ou après une demande d'asile rejetée, les étudiants admis temporairement qui restent en Suisse après la fin de leurs études, des étrangers qui, après avoir obtenu un permis de séjour pour regroupement familial, rompent rapidement l'union conjugale. La politique migratoire de la Suisse prévoit l'expulsion automatique des étrangers en situation irrégulière ou condamnés pour certains crimes, comme la violence sexuelle, le vol, le trafic de stupéfiants ou l'abus de prestations sociales. En 2011, 9461 personnes ont quitté la Suisse par voie aérienne (8059 en 2010). Plus des deux tiers des départs (6669) relevaient de l'asile. «Il s'agit de requérants qui ont obtenu une décision négative ou de « non-entrée en matière», précise Hendrick Krauskopf, spécialiste des mesures de renvoi à l’Office fédéral de la migration (ODM). Les thématiques médiatiques relatives aux clandestins portent sur les risques et périls du voyage, les traitements épouvantables, les délires xénophobes, les détentions administratives, les départs volontaires, les vols spéciaux, les expulsions forcées, la violation des principes constitutionnels et les accords internationaux ratifiés par la Suisse. Cependant, la problématique de la clandestinité en Suisse ne concerne pas exclusivement des étrangers en situation irrégulière, mais aussi des frontaliers suisses qui manquent de civisme. Dans sa publication online du 06/05/2013, le figaro.fr titrait : « Les clandestins suisses se multiplient près des frontières». Cet article dénonce le comportement de certains citoyens suisses  qui «travaillent dans leur pays, mais vivent toute l'année clandestinement dans les communes françaises limitrophes, où les prix de l'immobilier sont moins élevés».

 

 

 

 

3. ETAT DE LA QUESTION, REVUE DE LA LITTERATURE

Les études quantitatives et qualitatives sur les populations migrantes en Suisse sont assez prolifiques. Les statistiques disponibles peuvent être consultées en ligne en interrogeant les documents d’archives et les bases de données numériques de deux organismes institutionnels : ODM[5] et OFS[6]. On pourrait ajouter à ces archives d’autres études sur les votations relatives aux révisions de la « loi sur les étrangers »[7] , de la « loi sur l’asile »[8] et aux « accords bilatéraux »[9] entre la Suisse et l’Union Européenne.   Sur le plan universitaire, les études sur les populations migrantes sont réalisées au sein des instituts spécialisés (FSM)[10] ou des unités de recherches académiques en sciences humaines, sciences sociales, sciences économiques et sciences politiques. Notre page bibliographique comporte plus de détails. Cependant, en dehors des articles de journaux, il existe très peu de recherches scientifiques consacrées à l’étude des représentations véhiculées par les médias sur les roms, les clandestins, les frontaliers et les requérants d’asile. On peut néanmoins citer une étude de Pascal Marchand (2013) dont le titre est assez révélateur (« Roms : des sujets médiatiques ? ») est un traitement de l’actualité hexagonale consacrée à cette communauté stigmatisée sur la base de 4000 articles de presse et d’outils informatiques spécialisés. L’originalité de notre sujet réside dans le fait que c’est la première fois qu’une étude rassemble les quatre catégories de migrants citées et analyse les fluctuations de leurs identités communautaires sur une période de 14 ans.

 

4.  LE CORPUS

Le fonds documentaire que nous allons analyser est un corpus médiatique composé d’articles de journaux dont le volume lexical reste à définir avec précision. Mais dans nos projections, ce volume est estimé à 200'000 mots, environ. Ces archives sont des versions numériques des journaux de la Romandie présélectionnés sur la base du critère de pertinence. La sélection des articles se fait automatiquement à l’aide d’un thesaurus ou un moteur de recherche qui opère le tri en fonction de notre liste de mots-clés. La période concernée par notre investigation s’étend de 2001 à 2013. Cette période se caractérise par l’ouverture des négociations sur les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union Européenne, le renforcement et le durcissement des législations contre l’immigration et la naturalisation facilitée des étrangers de la deuxième génération, la révision de la loi sur l’asile, la résurgence des réflexes xénophobes dans les groupes néonazis, etc. En cette période contemporaine, les drames de l’immigration à Lampeduza au large de la Sicile ont tristement et répétitivement paré les colonnes des journaux. En cette période, les « lois sur la mendicité »[11] ont été promulguées et mises en application dans certains cantons pour dissuader et éloigner les roms devenus « inexpulsables » des centres urbains, et le flux des frontaliers est devenu le cheval de bataille de certains partis politiques qui brandissent la menace de référendums contre les accords bilatéraux. Ainsi, les journaux et magazines dont les articles feront l’objet de nos analyses sont les suivants : 20 minutes – 24 heures – La côte – Le courrier – L’express (Neuchâtel) – L’impartial (Chaux-de-fonds) – Journal du Jura (Bienne) - La Gruyère (Fribourg) – La Liberté (Fribourg) – Le Matin – Le Nouvelliste (Sion) – Le Quotidien Jurassien (Jura) – Le Temps (Genève) – Tribune de Genève (Genève) – Arc Hebdo (Jura) – Swissinfo – Construire – Coopération – Domaine public – Gauchehebdo GHI (Genève) – L’Hebdo – L’illustré…

 

5. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES D’ANALYSE

La problématique qui sous-tend nos investigations vise à savoir comment la presse Suisse d’expression française traite l’information, l’actualité et les faits divers qui concernent les roms, les clandestins, les frontaliers et les réfugiés sur le territoire helvétique ? Quantitativement et qualitativement, comment cette représentation se structure-t-elle sur le plan du langage et de l’idéologique ? Quels sont les mots et les expressions utilisés par les énonciateurs ou les intervenants pour nommer et qualifier ces catégories de migrants ? À travers les articles et les dossiers que diffuse cette presse, peut-on dresser singulièrement le portrait archétypal de ces quatre communautés de migrants ?

 

La première hypothèse que nous formulons est que dans l’analyse du discours médiatisé, le traitement journalistique d’un évènement dépend de l’idéologie du sujet communicant et de la politique éditoriale du journal (Finkeldei, 1993). Un journal de tendance gauchiste serait plus sensible au sort des migrants ou à la régularisation des sans-papiers, tandis qu’un journal de Droite y verrait « un appel d’air ». Dans cette perspective, notre analyse consistera à identifier les producteurs des discours d’origine (Combettes, 1990) et les modalisateurs des discours rapportés (Culioli, 1990) et à conceptualiser leurs propos. Les producteurs des discours d’origine peuvent être des acteurs politiques, des représentants des organisations internationales, des autorités administratives, des leaders d’opinions, des intellectuels, etc. Les modalisateurs des discours rapportés sont des journalistes dont la trame consiste à reformuler avec plus ou moins de fidélité les paroles des protagonistes qui interagissent dans la mise en scène énonciative. La deuxième hypothèse est que les allusions textuelles aux catégories de populations migrantes ciblées sont inhérentes au flux de l’actualité et se manifestent discursivement par une redondance lexicale. La démarche textométrique permet dans ce cas de figure de modéliser divers niveaux de traitements et de juxtaposer des analyses. Grace aux outils spécialisés, on pourrait par exemple rechercher automatiquement des contextes, des concordances, relever des co-occurrentes, repérer les énonciateurs, étudier les unités linguistiques des discours, (mots, lemmes, codes grammaticaux, enchaînements syntaxiques), évaluer la distance intertextuelle entre les corpus, effectuer des recherches thématiques, construire des graphiques arborés et faire des Analyses Factorielles de Correspondance.

 

 

6. CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIE ET OUTILS D’ANALYSE

Le cadre théorique qui sous-tend nos investigations est l’Analyse du Discours Assistée par Ordinateur (Marchand, 1998). Et les outils que nous allons mettre à contribution pour l’exploration du corpus et  l’extraction d’informations sont trois logiciels ADT : sphinx, hyperbase, iramutech. Les données récoltées et encodées après le balisage du corpus seront soumises à deux types de traitements : L’approche quantitative (Müller, 1977), l’approche qualitative ou thématique (Rastier, 1995). L’approche quantitative consiste à évaluer en termes d’occurrences l’apparition des mots associés distinctement ou conjointement aux différentes catégories de migrants et à en faire une analyse statistique. Cette étude semi-automatisée se fonde sur un dictionnaire correspondant aux différentes catégories. La fréquence avec laquelle des variables associées se trouvent dans le texte sert d’indicateurs pour mesurer la présence et l’intensité de chaque catégorie. L’approche qualitative consiste à analyser le contexte ou l’environnement thématique  des variables associées à chaque catégorie. Elle permet de définir les propriétés et les spécificités de chaque groupe en circonscrivant des zones thématiques. Dans l’approche qualitative, nous étudierons les quatre catégories de migrants en référence à cinq variables thématiques : politique, humanitaire, société, économie, sécurité.

 

 

7. FORMATION DES ÉTUDIANTS ET RECHERCHE

Le volet pédagogique de ce programme prévoit trois activités d’enseignement et de recherche : L’organisation en faveur d’étudiants des séminaires de philologie numérique ou d’archéologie documentaire. L’objectif de ces cours et ateliers est d’initier les jeunes chercheurs à l’utilisation des outils d’exploration des corpus, d’extraction d’informations et d’analyse systématique des ressources textuelles. Ces techniques d’approches auront comme base d’expérimentation des archives numérisées de presse  romande consacrées aux populations migrantes. La constitution et la coordination d’une équipe de recherche sur « les représentations médiatiques des migrants dans la presse suisse». L’animation d’un cours en sociologie de la communication dont le module serait intitulé «Les médias et la construction discursive des identités communautaires». Les synopsis des cours magistraux et méthodologiques que nous proposerons à l’institut-hôte seront divulgués occasionnellement. Ces trois principales activités enrichiront davantage la formation pratique des étudiants et les initieront aux bases de l’analyse informatisée des discours médiatiques. Une telle formation opérationnelle est essentielle aujourd’hui dans le domaine des sciences humaines et sociales où les chercheurs sont de plus en plus confrontés au dépouillement des corpus de plusieurs millions d’archives.

 

 

8. INTÉRÊTS, BÉNÉFICIAIRES, PUBLIC CIBLES

Notre plan de mobilisation des connaissances vise à partager le fruit de cette étude avec le grand public, la communauté scientifique internationale et autres utilisateurs de ces connaissances. Pour répondre à cet objectif, nous prévoyons participer aux forums et aux colloques qui rassemblent des chercheurs multidisciplinaires sur l’étude des flux migratoires. Nous prévoyons aussi la publication de nos analyses dans un numéro d’une revue scientifique spécialisée. Les autres partenaires et organismes intéressés par les résultats de notre projet sont : les chercheurs en philologie numérique, les chaires et les unités de recherche sur les migrations et les populations, les analystes des discours médiatiques, les chercheurs en humanités et en sciences sociales, les archivistes et les assistants en information documentaire, l’ODM, l’OFM, l’OIM et les organismes internationaux en charge des Droits Humains. La base de données constituée et la méthode formalisée serviront de tremplin à d’autres projets de recherche concourant aux représentations des migrants en Suisse.

BIBLIOGRAPHIE

 

1. OUVRAGES ET ARTICLES SUR LES ETRANGERS ET L’IMMIGRATION EN SUISSE

 

BOLZMAN (C) : « De l’intégration à la dissuasion : l’accueil des demandeurs d’asile en Suisse au cours des deux dernières décennies », Travail social, 1994/2

BOLZMAN (C) : « Politique d’asile et trajectoire sociale des réfugiés : une exclusion programmée. » Edition IES Genève

BOLZMAN (C) : Exil, dynamique socioculturelle et participation sociale – le cas de la migration chilienne en Suisse. Thèse de doctorat, université de Genève, 1992.

BOLZMAN (C) : TABIN (J-P), Populations immigrées. Quelle insertion ? Quel travail social ? Genève, Lausanne : Editions IES et Cahiers de l’EESP, 1999

CALOZ-TSCHOPP (M.-C) : Le tamis helvétique. Des réfugiés politiques aux nouveaux réfugiés, 1982.

GAFNER (M.) : « autorisation de séjour en Suisse » Un guide juridique éditer par La Passerelle du centre social protestant et le SAJE (2003)

GRANDJEAN (C) : « L’immigration est aussi un problème humanitaire » Interview, Carrefour, mars 2001.

GRIN (F) et al. : « Les langues de l’immigration au travail. Vers une intégration différentielle ? » Université de Genève, 2000.

HÄSLER (A) : La barque est pleine. La Suisse terre d’asile ? La politique de la Confédération envers les réfugiés, de 1933 à 1945. Zurich Editions M. 1992.

MAILLARD (A) et al. : Faux réfugiés ? La politique suisse de dissuasion d’asile 1979-1999. Lausanne : Edition d’en bas, 1999.

MONNIER (C) : « la régularisation des sans-papiers est une chance pour la Suisse », Carrefour, sept. 2001.

OSAR (E) et al. « Les demandeurs d’asile sur le marché du travail suisse 1996-2000 » Edition FSM Neuchâtel 2002.

TABIN (J.-P) : Les paradoxes de l’intégration- essai sur le rôle de la non- intégration des étrangers pour l’intégration de la société nationale, thèse de doctorat, Université de Fribourg, Editions EESP, Lausanne 1999.

WINDISCH (U) et al : Xénophobie?: logique de la pensée populaire : analyse sociologique du discours des partisans et des adversaires des mouvements xénophobes, Lausanne, l’Âge d’Homme, 1978.

WINDISCH (U) : immigration. Quelle intégration ? Quels droits politiques ? Lausanne, L’Age d’Homme, 2000.

 

2. RECHERCHES ET ETUDES SUR LES FRONTALIERS DANS L’ARC LEMANIQUE

 

FLÜCKIGER (Y) & FERRO-LUZZI (G), Main-d'œuvre frontalière et pratiques d'embauche sur le marché du travail  genevois, Observatoire universitaire de l’emploi, Université de Genève, Juillet 2012 :

http://www.unige.ch/ses/lea/Instituts/oue/Collaborateurs/RGraf/Rapport_frontaliers_final-juillet2012_oue.pdf

ETAT DE VAUD,  Une étude lémanique pour mieux connaitre les frontaliers :

http://www.vd.ch/actualite/articles/une-etude-lemanique-pour-mieux-connaitre-les-frontaliers/

 

 

3. OUVRAGES ET PERIODIQUES SUR LES ROMS ET TSIGANES SUISSES

 

BADER (C ) Les derniers nomades d’Europe, l’Harmattan, 2007

BEYELER (V.- B), Des suisses sans nom, Editions Quart Monde, 1984

MEHR (M), et al., Nomaden in der Schweiz (Sondereinband), Scalo, 1999

STUDER (S), Les tsiganes suisses, La marche vers la reconnaissance, Ed. Réalités sociales, Lausanne, 1987

REVUE « Etudes tsiganes » : http://www.etudestsiganes.asso.fr/

 

 

4. OUVRAGES MÉTHODOLOGIQUES SUR L’ANALYSE DU DISCOURS ET DES DONNÉES TEXTUELLES

 

ADAM, J.-M. & HEIDMANN, R. (Dirs.), Sciences du texte et analyse de discours. Enjeux d’une interdisciplinarité. Genève : Slatkine érudition, 2005.

BENZÉCRI (J.-P.), Pratique de l’analyse des données, Paris, Dunod, 1981.

CARON (J.), Les régulations du discours, Paris, P.U.F., 1983.

CHARAUDEAU (P), Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette Éduc., 1992

CHARAUDEAU (P), La presse : produit, production, réception, Paris, Didier Erudition, 2000.

GUILHAUMOU (J). et al., Discours et archives. Expérimentations en analyse de Discours, Liège, Mardaga, 1994.

GUIRAUD (P.) Problèmes et méthodes de la statistique linguistique, Paris : P.U.F. 1960,

HABERT (B.), Les linguistiques de corpus, Paris, Armand Colin, 1997.

LEBART (L.) & SALEM (A) Statistique textuelle, Paris, Dunod, 1994

MAINGUENEAU (M.), Nouvelles tendances en analyse du discours, Paris, Hachette, 1987.

MARCHAND (P), L’analyse du discours assistée par ordinateur, Paris, Armand Colin, 1998

MASSONIE (J.-P.), 1990, Analyse informatisée des textes. Annales littéraires de l'Université de Besançon.

MAYAFRE (D.) 2008, "L'entrelacement lexical des textes, co-occurrences et lexicométrie. "Texte et corpus, n°3 / août 2008. pp.91-102.

MOMHA (M) & KASPARIAN (S), Le discours sur les autochtones dans la presse acadienne et québécoise : analyse ethno-logométrique des modes d’incarnation identitaires et des formes lexico-discursives de marginalisation, ALPA, 2013.

MULLER (Ch.), Initiation aux méthodes de statistique linguistique, Paris, Hachette, 1973.

MULLER (Ch.), Principes et méthodes de statistique lexicale, Paris, Larousse, 1977.

RASTIER (F) Arts et sciences du texte. Paris : Seuil, 2001. 

 

 

5. BASE DE DONNÉES SUR LES POPULATIONS ÉTRANGÈRES EN SUISSE

 

ARCHIVES NUMÉRIQUES DE L’OFS : www.ofs.ch

ARCHIVES NUMÉRIQUE DE L’OFM : www.odm.ch

DÉPARTEMENT FÉDÉRAL DE JUSTICE ET POLICE, Rapport sur les étrangers, 1997.

CONFÉDÉRATION SUISSE, Visage des sans-papiers en Suisse, évolution 2000-2010 Commission Fédérale pour les questions de migration, http://www.ekm.admin.ch/content/dam/data/ekm/dokumentation/materialien/mat_sanspap_f.pdf

BIBLIOGRAPHIE DE L’HISTOIRE SUISSE, 2000 – 2013,

http://www.nb.admin.ch/dokumentation/publikationen/00753/00755/?lang=fr

 

 

6. RECHERCHES ET PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES SUR LES POPULATIONS MIGRANTES EN SUISSE

 

PUBLICATIONS DU FORUM SUISSE POUR L’ETUDE DES MIGRATIONS ET DE LA POPULATION, 1995-2013

Base de données : http://www.migration-population.ch/sfm/lang/fr_CH/publications

 

 

 

 



[1] Pour chaque groupe, voir la page bibliographique

[2] Années 2010, 2011

[3] La côte – 24 heures – Le temps – Tribune de Genève – La Liberté – Le Nouvelliste

[4] swissinfo.ch, publication du 14 février 2008 : « La tradition humanitaire, fierté de la Suisse »

[5] Office Fédéral des Migrations

[6] Office Fédéral de la Statistique

[7] 142.20, loi fédérale du 16 décembre 2005 sur les étrangers

[8] Loi sur l’asile (Lasi) 28 septembre 2012

[9] Accords bilatéraux I (1999) ; Accords bilatéraux II (2004)

[10] Forum Suisse pour l’Etude des Migrations et de la Population

[11] Extrait de l’art. 11A de la loi (10106) modifiant la loi genevoise (E4 05) : « celui qui aura mendié sera puni de l'amende. Si l’auteur organise la mendicité d'autrui ou s'il est accompagné d’une ou plusieurs personnes mineures ou dépendantes, l’amende sera de 2'000 F au  moins ».

 

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